Africa    Experts' Words   

Modèle de financement collaboratif où des particuliers ou des entreprises investissent de petites sommes d'argent dans un projet spécifique, l'agrégation de ces contributions permet aux porteurs de projets de récolter la somme nécessaire pour réaliser leur rêve.

Ce modèle est devenu très populaire dans de nombreux domaines, notamment les projets artistiques, les innovations technologiques et les entreprises sociales.

Depuis quelques années, le crowdfunding agricole a émergé comme un moyen innovant pour soutenir les agriculteurs confrontés à des difficultés financières.

Les plateformes de crowdfunding agricole offrent un espace virtuel où les agriculteurs peuvent présenter leurs projets, expliquer leurs besoins de financement et solliciter le soutien de la communauté en échange de récompenses ou de bénéfices futurs.

'C’est vraiment une solution. Ça permet aux agriculteurs d’avoir une alternative plus simple et plus souple et ça crée une communauté autour du projet comme dans le domaine du préachat par exemple. C’est à limite entre du business et du social', confie Aly Simboro, promoteur de la plateforme Farafina agrifunding, plateforme de financement participatif au Burkina Faso.

Au Sénégal par exemple, c’est une pratique assez répandue permettant de financer les projets agricoles, immobiliers et aussi des associations.

Ce type de financement en Afrique revêt donc d’un énorme potentiel de croissance selon la banque mondiale qui évalue le marché à 1,375 milliards de FCFA à l’horizon 2025.

Pour obtenir les ressources issues de ce modèle, il est conseillé aux agriculteurs d’avoir des projets bien structurés.

Cependant, si le crowdfunding est bien perçu par certains acteurs, d’autres sont encore très réticents à la valeur ajoutée au secteur agricole.

'C’est une pratique très répandue en Europe mais en Afrique, j’ai beaucoup de réserves. Ce système marche dans les pays où la classe moyenne a des ressources financières à donner, mais ce n’est pas encore le cas en Afrique', nuance Dossou Francis Sognon, promoteur de Agrosfer au Bénin.

Il souligne que les populations africaines ne sont pas encore habituées à ces pratiques et l’abondance des systèmes d’arnaques sur internet n’offrent pas une bonne réputation à ces genres de plateformes.

Ces pesanteurs méritent d’être prise en compte afin de réussir l’implémentation du crowdfunding en Afrique. Ce modèle réussi pourrait contribuer à mobiliser davantage de ressources en faveur du secteur agricole.